Des élus américains veulent encore poursuivre la SNCF pour son rôle sous l’occupation nazie

Les élus américains ne désarment pas. En dépit d’une première tentative infructueuse il y a deux ans, le Congrès essaie de nouveau de faire adopter une loi qui permettrait de poursuivre la compagnie ferroviaire nationale française (la SNCF) pour avoir transporté 76 000 juifs vers les camps de concentration pendant l’occupation allemande durant la Deuxième Guerre mondiale.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Entre le Congrès américain et la SNCF, la « bataille du rail » continue. La Chambre avait déjà déposé un tel projet en avril, et c’est maintenant le Sénat qui présente un texte similaire parrainé par Chuck Schumer. « Cela fait longtemps que les survivants et les parents de ceux qui ont péri dans les camps essaient d’établir la responsabilité de la SNCF », déclare le sénateur de New York, « mais la société a réussi à éviter toute procédure devant les tribunaux américains ».

La raison en est que la SNCF, étant contrôlée par un Etat étranger, bénéficie, selon la loi américaine, de l’immunité. Et pour lever cette immunité, il faut une autre loi du Congrès. L’objet de la démarche est de permettre aux survivants de l’holocauste et les familles de porter plainte et de réclamer des réparations. Si le projet était adopté, la justice américaine pourrait procéder à de tels jugements.

Mais le président Obama promulguerait-il une telle législation ? Ça n’est pas certain. En 2010 en Californie, la société française avait été sauvée par le «Governator»: Arnold Schwarzenegger avait en effet opposé son veto à une proposition d’un élu qui voulait exclure la SNCF des candidats à la construction de la future ligne du TGV californien.

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