Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
C’est Bill Clinton qui a présidé la prestation de serment de Bill de Blasio à laquelle le nouveau maire s’est rendu en métro. Toute la cérémonie à City Hall a sonné comme une revanche du New York des classes populaires contre le New York de Manhattan et des immeubles de luxe, incarné par son prédécesseur, le milliardaire Michael Bloomberg. Ce que Bill de Blasio a dénoncé comme le « conte des deux cités » : « Nous allons demander aux très riches de payer un petit plus d’impôts, pour que nous puissions offrir des crèches à tous les enfants de cette ville et des cours de soutien scolaire après l’école » a déclaré le nouveau maire.
Plusieurs milliers de New-Yorkais, comme Alba agent de nettoyage, ont assisté à l’inauguration de ce maire qui promet une ville plus juste où chacun doit avoir sa chance. « Cela représente beaucoup d’avoir un nouveau maire pour les travailleurs de New York » explique Alba.
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Bill de Blasio veut faire construire plus de logements sociaux à New York, étendre le droit aux congés maladies, limiter les contrôles d’identité par la police. Il promet aussi d’interdire les calèches tirées par des chevaux dans Central Park, au nom de la protection des animaux.
Le « Roosevelt de New York »
Certains observateurs appellent Bill de Blasio déjà le Roosevelt de New York. Un rapprochement qui ne déplait pas à ce démocrate issu de l'aile gauche du parti de Barack Obama et dont l'objectif est de réduire les inégalités sociales. Mais il n'est pas sûr que Bill de Blasio ait les moyens de ses ambitions. D'abord parce que le financement de la mesure phare de son programme, l’école maternelle universelle, n’est pas encore assuré. La réforme de la politique fiscale doit être approuvée par l’Etat de New York - ce qui n'est pas acquis. Et puis, son prédécesseur Michael Bloomberg lui a laissé un cadeau empoisonné, sous la forme d'un déficit budgétaire de 2 milliards de dollars.
Lui qui est novice en politique s'est entouré d'un panel d’experts et de vieux routiers. Il a promis que son équipe sera à l'image de la ville : on peut donc s'attendre à un groupe à forte diversité ethnique. Son atout majeur, c’est un capital de sympathie incroyable, puisqu'il a été élu avec plus de 70 pour cent des voix.
Le nouveau maire de New York est à la Une du Décryptage de Nathalie Amar avec l'historien François Durpaire (18h10 TU / 19h10 heure française).