Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Lunettes de soleil, casquette, piercings à la lèvre inférieure et dans chaque narine : à 51 ans, l’ancienne vedette du basket américain sourit aux photographes mais refuse de s’étendre sur les raisons de ce nouveau voyage chez son « ami pour la vie » comme il l’appelle, le dirigeant Kim Jong-un que l’on a découvert à ses côtés en février dernier, image surprenante, en fan de basket-ball.
« Je veux juste rencontrer mon ami Kim, le maréchal, et lancer une ligue de basket là-bas ou quelque chose d’approchant » a poursuivi Dennis Rodman lors de son escale à Pékin : « J'y vais (en Corée du Nord) juste pour avoir du bon temps. Ils (les Nord-coréens) aiment le whisky, la téquila, la vodka et des choses de ce genre, nous aurons un bon diner, on pourra s’assoir et parler ».
Un régime susceptible
Pour le contenu de la discussion en revanche, il faudra repasser. Le retraité des paniers devenu géostratège du basket sait probablement combien le régime des Kim est susceptible.
Après s’être engagé à tout faire pour libérer Keneth Bae, l’ex-basketteur ne promet plus rien. Pyongyang a annulé vendredi l’invitation adressée à un émissaire officiel des Etats-Unis pour discuter justement du cas de cet américain condamné à 15 ans de travaux forcés en Corée du Nord, pour « acte hostile envers le régime ». Kim Jong-un aura probablement préféré son copain des Bulls, qui lui ne parle pas de nucléaire.