Avec notre correspondant à Mexico, Patrick John Buffe
Moderniser le secteur des hydrocarbures et de l’électricité. Rendre plus transparent le fonctionnement de Pemex. Mettre fin à la baisse constante de la production de pétrole en explorant de nouveaux gisements en eaux profondes. Et faire en sorte que le pays connaisse une nouvelle croissance énergétique qui bénéficie à tous les Mexicains. Tels sont les principaux objectifs de cette réforme constitutionnelle qui vise à autoriser les compagnies privées à collaborer avec Pemex. Une entreprise publique qui, selon le président Peña Nieto, continuera à être à 100 % propriété de la nation : « Je le dis et je l’affirme de manière catégorique, avec cette réforme, Pemex et la Commission fédérale d’électricité en aucun cas ne se vendent ni se privatisent ».
Le pétrole, un patrimoine inaliénable du pays
Cette insistance du président s’explique par le fait que cette réforme énergétique touche un point très sensible chez les Mexicains : dans leur majorité, ils considèrent que, depuis sa nationalisation en 1938, le pétrole est un bien exclusif et un patrimoine inaliénable du pays.
Une telle réforme, que doit discuter et adopter le Congrès, pourrait donc provoquer des manifestations massives à son encontre. Des manifestations d’ailleurs déjà annoncées par les partis de gauche qui s’opposent à toute modification de la Constitution et à toute privatisation des ressources énergétiques.