Fabrice Tourre est l'un des rares salariés de Wall Street directement mis en cause dans la crise des subprimes, ces fameux crédits hypothécaires à risque, qui ont plongé l'économie américaine puis mondiale dans la récession.
« Fabulous Fab », comme il aimait se faire appeler, est accusé d'avoir sciemment trompé ses clients. Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2007. Le Français, diplômé de la prestigieuse Ecole centrale de Paris et de l'université américaine de Stanford, met au point Abacus, un produit financier complexe.
« Une monstruosité », se vantera-t-il, qu'il se félicite d'avoir vendue à la veuve et l'orphelin. Le trader sillonne en effet l'Europe pour vendre son produit mais s'allie en parallèle au milliardaire John Paulson pour jouer ce même produit à la baisse.
Un stratagème qui rapporte 1 milliard de dollars à l'Américain et 2 millions de dollars de bonus au trader français. Les investisseurs, en revanche, y perdent un milliard. Certains, comme la banque régionale allemande IKB, ne s'en remettront pas.
Tout cela se fait avec la bénédiction de Goldman Sachs, qui propulse même Fabrice Tourre directeur général à Londres pour qu'il développe un produit similaire adapté au marché européen. C'était avant l'effondrement du système.