L'affaire Snowden envenime les relations américano-équatoriennes

Il n’est pas encore en Equateur - si jamais il y arrive -, mais le cas Edward Snowden continue de faire des vagues entre Quito et Washington. L’Equateur vient de renoncer à un accord douanier connu sous le nom d'Accord commercial préférentiel andin d'éradication de la drogue (ATPDEA), qui favorisait ses exportations vers les Etats-Unis, et le ton monte entre les deux capitales.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

La fin de l’ATPDEA, c’est un peu la chronique d’une mort annoncée. Cet accord de préférences douaniaires visait à récompenser les pays andins pour leurs efforts anti-drogue. Il est renouvelé régulierement par Washington, ou pas.

La Bolivie a ainsi été exclue en 2008. Le Pérou et la Colombie n’en ont plus besoin car ils ont signé un traité de libre échange avec les Etats-Unis. L’Equateur restait donc seul, attendant une rénovation de l’ATPDEA en juillet. Et c’est là que le cas Snowden s’est invité dans l’affaire. Face à la possibilité que l’Equateur accorde l’asile à l’ex-consultant des services secrets, certaines voix en particulier républicaines ont menaçé l’Equateur de sanctions.

« Chantage »

Du coup Quito a préféré prendre les devants face à ce qu’il considère comme un possible « chantage » et a renoncé unilatéralement à l’ATPDEA. Une loi sera envoyée à l’Assemblée très prochainement pour compenser les exportateurs à hauteur des surcoûts prévus, 23 millions de dollars. Le ministre de l’Information s’est même payé le luxe d’offrir la même somme aux Etats-Unis pour financer des activités de promotion des droits de l’homme.

Cette pique risque de ne pas être du goût de Washington qui, selon la Fédération équatorienne des exportateurs, a encore la possibilité d’exclure l’Equateur d’un système généralisé de préférences douaniaires. Plus de 800 produits d’exportation devraient alors payer un surcoût de 400 millions de dollars par an sur le marché américain.

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