C’est une annonce qui devrait faire grand bruit en Equateur. Le pays dit en effet renoncer aux accords préférentiels sur les droits de douane. Un accord que les Etats-Unis leur octroyaient en compensation des efforts de lutte contre le trafic de drogue entrepris par Quito. C’est ce qu’a déclaré le porte-parole Fernando Alvarado lors d’une conférence de presse. Cet accord devait être renouvelé fin juillet. L’Equateur a donc préféré anticiper et ne pas céder face aux menaces américaines de suspendre l’accord, ce qui lui permet d’examiner la demande d’asile formulée par Edward Snowden en toute indépendance.
Cette décision a été prise alors qu’un tiers des exportations de l’Equateur bénéficieraient de ces avantages douaniers. Mais selon le porte-parole de la présidence, « L’Equateur n'accepte pas les pressions ou les menaces de personne. Nous ne négocions pas avec les principes, et nous refusons les intérêts mercantiles aussi importants qu'ils soient. L’Equateur rappelle au monde que les préférences douanières ont été accordées initialement à titre de compensation pour les pays andins dans leur lutte contre la drogue. Mais elles sont devenues par la suite un nouvel instrument de chantage. Par conséquent, l'Equateur renonce de manière unilatérale et irrévocable à ces préférences douanières (ATPDA). En plus, l'Equateur offre aux Etats-Unis une aide économique de 23 millions de dollars par an. Un montant similaire à celui que nous recevions par au titre des préférences douanières. Tout cela dans le but d’assurer une formation en droits de l'homme, pour permettre d'éviter les attaques à la vie privée des personnes, la torture, les exécutions extrajudiciaires et d’autres actes préjudiciables à l'humanité ».
Cet accord, conclu en 1991 et renouvelé en 2002, porte sur 23% des exportations de l'Equateur et notamment sur les fruits, les fleurs et les fruits de mer. Les producteurs ont commencé à manifester leur inquiétude.
En attendant que la situation se déverrouille entre Quito et Washington, Edward Snowden semble bloqué à Moscou.