Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Formellement, Edward Snowden n’est pas sur le territoire russe : « Il est arrivé comme passager en transit. Il n’a besoin ni de visa, ni d’aucun autre document […]. Il a le droit d’acheter un billet et de partir là où il veut », a expliqué Vladimir Poutine, formulant le vœu que le jeune homme se décide rapidement : « Plus vite il choisira sa destination finale, mieux ce sera, pour nous comme pour lui ».
Depuis le début de l'affaire, les autorités russes tentent d'apparaître comme n'étant pas mêlées à cette cavale. Comme pour étayer son propos, Vladimir Poutine a précisé que le jeune homme n'avait pas été approché par les services spéciaux russes. Une position qui permet au Kremlin de balayer les accusations émanant de Washington : « Du délire et des sornettes », a dit Vladimir Poutine, soutenant que la nouvelle de l'arrivée de l'informaticien avait été « totalement inattendue ».
Quant à la question d'une éventuelle extradition, elle est exclue, la Russie n'ayant pas passé d'accord en ce sens avec les Etats-Unis, a dit Vladimir Poutine, soulignant que Snowden n'avait commis aucun crime en Russie. Avec une rhétorique qui lui est propre, le président russe a retourné la question aux journalistes : comme Assange, Snowden « se bat pour le diffusion de l'information [...]. Faut-il livrer ces personnes pour qu'elles soient emprisonnées ? Pour ma part, je préfère ne pas m'en mêler », a déclaré Vladimir Poutine, concluant par une métaphore : « C'est comme raser un porcelet : ça fait beaucoup de bruit, mais ça donne peu de poils ».