Etats-Unis: la légitime défense au coeur du procès du meurtrier présumé du Trayvon Martin

Le procès de George Zimmerman a commencé en Floride. Le vigile est accusé d’avoir tué, en février 2012, le jeune Noir Trayvon Martin, âgé de 17 ans, alors qu’il effectuait une ronde dans son quartier. L’affaire avait pris des proportions nationales créant la division entre ceux qui pensaient que Zimmerman, comme il l’affirmait, avait été attaqué par Trayvon Martin et les défenseurs des droits civiques qui criaient au crime racial.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Devant un jury de six femmes, cinq Blanches et une Hispanique, l’accusation et la défense ont, lors de cette première audience ce lundi 24 juin, présenté les arguments qu’ils allaient avancer. Le procureur John Guy a été le premier à prendre la parole.

Dans un exposé d’une trentaine de minutes, il a décrit Zimmerman, qui plaide non coupable, comme quelqu’un qui n’aimait pas les Noirs : « George Zimmerman n’a pas tiré sur Trayvon Martin parce que c’était nécessaire. Il a tiré pour la pire des raisons. Parce qu’il le voulait ».

Un pavé en guise d'arme

L’un des avocats de l’accusé a commencé avec une plaisanterie qui est complètement tombée à plat avant de démontrer, photos à l’appui, que Zimmerman avait agi en état de légitime défense : « Trayvon Martin s’est armé d’un pavé du trottoir et s’en est servi pour frapper la tête de Zimmerman. C’est comme s’il avait pris une brique ou lui avait cogné la tête contre un mur. C’est une arme mortelle. »

Lors de la déposition des premiers témoins, la mère de la victime a quitté la salle en larmes. Si le procureur avait été clair et succinct, l’avocat a traîné en longueur plongeant parfois le jury dans la somnolence. Celui-ci va être isolé pendant toute la durée du procès qui devrait durer entre quatre et six semaines.

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