L'affaire Snowden, une «Guerre froide 2.0»

Edward Snowden est arrivé à Moscou hier soir, dimanche 23 juin, en provenance de Hong Kong. Il ne devrait pas tarder à partir pour l'Equateur via La Havane. L'ancien analyste de la CIA et de la NSA, auteur de révélations fracassantes sur le système d'écoutes américaines, est dorénavant accusé d'espionnage par les Etats-Unis. Il risque 30 ans de prison.

D’un côté l’Ouest : les Etats-Unis et leur allié européen, la Grande-Bretagne. De l’autre, les deux superpuissances de l’Est : la Chine et la Russie, avec comme destination un pays d’Amérique latine « anti-impérialiste », l'Equateur, et en bonus Cuba, le haut lieu de la Guerre froide.

Ensuite, Snowden est un espion, le petit-fils de ceux qui ont mené cette guerre souterraine, plus précisément des quelques-uns que l’on connaît parce qu’ils sont justement passés à l’ennemi. Ici, c’est un peu différent : il s'agit d'une Guerre froide 2.0. Snowden donne ses informations aux médias. Mais il choisit pour fuir, des pays « connotés ». De quoi provoquer quelques soupçons : a-t-il été « débriefé » par les services secrets chinois à Hong Kong et russes à Moscou ?

Relents de Guerre froide

Une histoire aux relents de Guerre froide donc. D’ailleurs rappelons qu’en ce temps-là, une révélation dans un camp en entraînait souvent une dans l’autre, histoire de rééquilibrer. Et là justement, ces révélations d’espionnage qui affaiblissent les Etats-Unis et leur allié britannique arrive peu après les accusations sévères de Washington comme quoi les Chinois auraient piraté des sites sensibles américains. Du coup, la Chine a beau jeu d’attaquer son « allié » américain sur le sujet sur lequel l’Occident lui donne le plus de leçons : les libertés publiques.

Bref, c’est le camp démocratique contre le camp anti-démocratique, chacun accusant évidemment l'autre d’être le méchant de l’histoire.

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