Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
La soirée commence dans l’euphorie. Il est 20 heures, le dépouillement a débuté et -surprise !- les premiers décomptes placent Henrique Capriles en tête.
Les téléphones portables chauffent. Le message circule dans le quartier général du candidat de centre droit. Ses partisans pensent à la victoire mais n’osent pas encore la fêter.
Les heures passent. Il n’y a toujours pas de vainqueur déclaré. Les militants pressentent que le résultat sera serré. Mais, plus que jamais, l'optimisme et l’excitation règnent.
A 23 heures, les yeux rivés sur l’écran géant qui retransmet la soirée électorale, le public retient son souffle avant l’annonce du vainqueur par le Conseil national électoral : « Nicolas Maduro, avec 7 millions 505 000 voix... »
Une colère froide saisit l’assistance. Abattus, les militants restent sans voix. Dehors, devant le siège de campagne, certains laissent exploser leur rage.
« Il faut descendre dans la rue, et ne pas le faire à moitié, témoigne une femme. Il faut manifester tous les jours pour les obliger à recompter tous les bulletins. Il faut faire respecter la loi. Il faut faire respecter notre vote ! »
A minuit passé, Henrique Capriles convoque une conférence de presse. Il annonce qu’il ne reconnaîtra pas les résultats tant que tous les bulletins ne seront pas recomptés un à un.
Les partisans approuvent et ovationnent Capriles dès son apparition à l'extérieur de son quartier général de campagne. Le recomptage pourrait maintenant prendre plusieurs jours. Le feuilleton électoral pourrait donc connaître encore d’autres rebondissements.