A la mi-journée à Caracas, aucun incident majeur ne s’est produit. Les Vénézuéliens ont été matinaux. A l’ouverture des bureaux de vote à 6h ce matin, de longues files d’attentes s’étiraient sur les trottoirs, notamment dans les quartiers populaires de la capitale.
Dans la matinée, le processus électoral s’est déroulé sans problème ou irrégularité majeurs. Pourtant, les observateurs nationaux et internationaux restent vigilants. Ils parlent surtout de tentatives d’intimidation. « Il y a beaucoup de personnes qui travaillent pour des organisations du gouvernement ou dans les ministères. Et on leur a clairement dit : 'Nous savons pour qui tu votes. Donc fait attention, parce que si tu votes pour le mauvais candidat tu vas perdre ton travail' », rapporte ainsi Maria Josefina Pantin, observatrice nationale indépendante.
Cette intimidation peut parfois aussi être indirecte. « La machine d’identification digitale par empreinte est liée par un câble à la machine de votation. Alors psychologiquement, et même si on vous explique que votre vote est secret, vous allez forcément vous sentir gêné. C’est un phénomène d’intimidation », affirme encore Maria Josefina Pantin.
Le pays quadrillé par les militaires
Pour l’instant, il n’y a pas d’échauffourée ou de plan de déstabilisation comme l’a redouté le candidat Nicolas Maduro. Hier encore, le dauphin désigné d’Hugo Chavez avertissait ses concitoyens : des paramilitaires venus de Colombie et d’Amérique Centrale étaient sur le sol vénézuélien et planifiaient son assassinat. Ce plan serait prétendument orchestré par la frange la plus radicale de la droite vénézuélienne. Le leader de l’opposition et candidat de centre droit Henrique Capriles a quant à lui condamné toute violence et appelé à l’apaisement.
Dans ce climat pesant, beaucoup d’habitants de Caracas rentrent bien vite chez eux après avoir accompli leur devoir citoyen. Les militaires quadrillent le pays et assurent la sécurité de chaque bureau de vote, jusqu’à l’annonce des résultats prévus tard dans la nuit.