Avec nos envoyés spéciaux à Caracas, Pierre-Phillippe Berson et Stéphanie Scüler
Les bureaux de vote ferment peu à peu. Il n’y a pas eu d’échauffourée ni de plan de déstabilisation redoutés par Nicolas Maduro, même si un climat de tension est perceptible. Le candidat chaviste avait affirmé ces derniers jours que l’opposition fomentait un attentat contre lui. Que des paramilitaires venus de Colombie et d’Amérique centrale étaient sur le sol vénézuélien et cherchaient à l’assassiner.
Finalement, le seul acte malveillant à déplorer pour Nicolas Maduro est le piratage de son compte Twitter. Dans le reste du pays, il n'y a pas eu d'incident majeur. Seulement, le signalement de quelques dizaines de fraudes dans certains bureaux de vote par le général en charge de la sécurité du scrutin.
Mobilisation générale jusqu'au bout
Les deux camps n'ont pas ménagé leurs forces. Jusqu'au dernier moment, les équipes de campagne ont tenté de mobiliser leur électorat en communiquant notamment via SMS. A quelques heures de la fin du scrutin, par exemple, l'équipe de Maduro avait envoyé un message précisant que « plusieurs Etats vénézuéliens ne tenaient pas encore leur promesse faite au défunt Hugo Chavez ». Puis, ils ont appelé leurs électeurs à « activer la machinerie rouge ».
Ce fut la même chose du côté du candidat Henrique Capriles. L'équipe de campagne de l'opposition avait donné comme consigne à ses jeunes partisans d'aller voter le plus tard possible afin de maintenir les autorités dans l'incertitude concernant la participation. D'ailleurs, à trois heures de la fermeture des bureaux de vote, un message de l'opposition incitait à « déclencher l'avalanche ». Ce qui traduit bien l'extrême tension de ce scrutin pour les candidats et les électeurs vénézuéliens.
De nombreuses questions en suspens
La première concerne le score de Nicolas Maduro. Lui l’héritier, le dauphin d’Hugo Chavez va-t-il faire le plein de voix comme l’ont annoncé les instituts de sondages ? Ou bien va-t-il être talonné de près par Henrique Capriles, le leader de la vaste coalition de centre-droit ?
En toile de fond, la variable décisive sera la participation. Cette élection organisée à la hâte après une campagne éclaire d’une dizaine de jours seulement a-t-elle captivée les Vénézuéliens ? Se sont-ils massivement rendus aux urnes après la disparition du Comandante ? Les réponses à ces questions devraient être connues d’ici quelques heures.