Avec notre envoyée spéciale à Caracas, Véronique Gaymard
Les partisans de Nicolas Maduro, en réalité partisans de Hugo Chavez, sont venus en masse devant le Conseil électoral. La place et les rues adjacentes étaient rouges de monde, aux couleurs de la Révolution bolivarienne, chacun arborant une photo, un tee-shirt ou une casquette à l’effigie du président défunt, et scandant des slogans comme « Nous sommes tous Hugo Chavez. Chavez est Maduro et avec Maduro, le peuple est sûr ».
Des députés avaient fait circuler des appels à la mobilisation, par les réseaux sociaux et des organisations du parti socialiste unifié du Venezuela. Certains partisans étaient arrivés dès quatre heures du matin. Des estrades avaient été montées, avec sonorisation, orchestre, distribution de posters. Une mobilisation qui a duré toute la matinée et jusqu’au milieu de l’après-midi, et ceci avec les moyens de l’appareil de l’Etat. Une communication basée essentiellement sur l’image de Hugo Chavez, converti en idole de la Révolution bolivarienne.
Une candidature plus discrète pour Capriles
Le candidat de la Table de l’Unité Démocratique, la coalition de l’opposition, Henrique Capriles, a fait enregistrer sa candidature en toute discrétion. Il était difficile pour lui de se rendre avec des partisans auprès du Conseil électoral alors que les abords étaient remplis de ceux de Nicolas Maduro, avec lequel la guerre électorale est désormais ouverte. Notamment depuis dimanche 10 mars au soir, lorsque Henrique Capriles lors d’une conférence de presse a vivement attaqué Nicolas Maduro sur le fait qu’il avait menti aux Vénézuéliens sur la santé de Chavez, et qu’il utilisait la douleur des gens pour faire campagne. L’opposition ne se fait pas d’illusion sur le résultat des élections du 14 avril, elle dit vouloir entreprendre un travail de fond pour tenter d’apaiser les divisions de la société vénézuélienne.