Lors de son élection en décembre dernier, Shinzo Abe avait promis de restaurer le lien stratégique avec les Etats-Unis, abîmé selon lui par le Parti démocrate du Japon (PDJ) au pouvoir ces trois dernières années. Il s’agit pour Abe de montrer au monde entier la force de ce lien, à l’heure où la Corée du Nord vient de procéder à un nouvel essai nucléaire, et où la Chine conteste avec force la légitimité de Tokyo sur les îles Senkaku.
Mais Washington ne doit pas (trop) irriter Pékin. Son aide à l’ONU est nécessaire pour renforcer les sanctions contre la Corée du Nord que Washington et Tokyo appellent de leurs vœux.
Barack Obama et Shinzo Abe vont aussi parler économie. D'abord du yen, que depuis son arrivée le Premier ministre japonais laisse filer face au dollar, visiblement pour favoriser les exportations et redonner des couleurs à l’économie du pays. Le TPP, l'accord transatlantique de commerce qui doit à terme constituer la plus grande zone de libre échange du monde, sera également au programme. Les Etats-Unis souhaitent que le Japon y participe.
Mais les paysans japonais s'y opposent, particulièrement dans le secteur protégé du riz. Shinzo Abe devrait donc tenter d'obtenir des exemptions, d'autant qu'il a besoin de ce milieu agricole pour remporter les sénatoriales de juillet prochain. Une victoire qui lui permettrait d'avoir les mains libres pour diriger le pays.