Le tribunal spécial de Guantanamo truffé de micros

Le tribunal spécial de Guantanamo truffé de micros. C’était en tout cas vrai jusqu’à ce lundi 11 février lorsque les avocats des accusés du 11-Septembre se sont inquiétés de la confidentialité de leurs conversations avec leurs clients. Inquiétudes qui ont fait changer les choses. En partie, tout au moins.

Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes

Le coup de théâtre a lieu le mois dernier. En plein milieu d’une audience préliminaire, l’un des avocats des accusés du 11-Septembre fait allusion aux prisons secrètes de la CIA. Mais sa phrase est coupée de la retransmission des débats vers la salle de presse. De toute évidence, une agence gouvernementale écoute l’audience en direct, et peut la censurer. Information confirmée par le juge quelques jours plus tard, le 28 janvier précisément.

Ce mardi 12 février, les avocats avaient obtenu l’audition de deux témoins. Des experts qui ont confirmé la présence de micros un peu partout à Guantanamo. Dans la salle d’audience mais pas seulement. Il y en avait un caché, par exemple, dans le détecteur de fumée du bureau où les accusés s’entretiennent avec leurs défenseurs. Inquiétude des avocats : leurs conversations confidentielles sont-elles écoutées ? Le gouvernement assure que ce n’est pas le cas.

Lundi, le juge du tribunal avait tout de même fait modifier les micros situés dans la salle d’audience. Il n’en reste plus que trois, désormais, mais le problème semble demeurer. A l’audience, ce mardi, l’un des avocats a démontré que même en chuchotant, ses propos pouvaient être entendus…
 

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