De notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
Seize ans, c’est le temps passé dans la Marine par celui qu’Esquire désigne simplement comme « le tireur ». Seize années d’engagement militaire jusqu’aux très prestigieux commandos secrets Navy Seals et à cette mission à Abbottabad au Pakistan, le 2 mai 2011.
Il raconte sobrement cette nuit pas comme les autres. « Ce n’était pas la plus dangereuse mission de ma carrière ». « Tout est allé très vite », explique le « tireur » qui affirme n’avoir pas reçu l’ordre direct d’abattre Ben Laden. « C’était juste implicite ».
Pas le droit à une retraite
Seize années d’engagement militaire, c’est quatre de moins que le minimum requis pour avoir droit à une retraite, aux Etats-Unis. Peu importe qu’il ait été déployé sur le terrain à plusieurs reprises, qu’il ait tué à lui seul une trentaine « d’ennemis combattants », que parmi ces ennemis figure le terroriste le plus recherché au monde. Le « tireur » affirme avoir été abandonné par le gouvernement qu’il a servi.
Relayée par tous les médias américains, l’interview suscite de nombreuses réactions. Sur le site de CNN, les internautes expriment leur indignation à l’encontre d’un gouvernement trop peu reconnaissant. Ou contre un militaire qui a fait le choix de quitter l’armée et qui souhaiterait aujourd’hui un traitement de faveur.