Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
Tout est parti d’une banale inspection. Ce vendredi matin, des dizaines de militaires pénètrent dans l’établissement pour fouiller les cellules. Les détenus se seraient rebellés et l’opération aurait dégénéré en fusillade générale. Selon le dernier décompte, il y a au moins 54 morts. Des prisonniers principalement, ainsi qu’un pasteur évangéliste et un militaire.
Beaucoup d’incertitudes entourent cette mutinerie. Selon la ministre des Affaires pénitentiaires Iris Varela, la faute revient à certains médias qui, en diffusant la nouvelle de la fouille, auraient provoqué le déclenchement des hostilités.
Pourtant des drames comme celui-ci surviennent régulièrement au Venezuela. Dans le même établissement, en juin dernier, une mutinerie avait déjà fait six morts. Dans tout le pays, le bilan est affolant. Selon l’Observatoire vénézuélien des prisons, une ONG indépendante, plus de 500 prisonniers meurent en moyenne chaque année.
Cet organisme dénonce la surpopulation qui dépasse par endroit les 350% ainsi que le nombre d’armes en circulation. En novembre dernier, les autorités ont saisi dans une prison à l’est du pays, 56 pistolets, 11 000 balles et plusieurs grenades.