Les étudiants qui n'ont encore rien obtenu menacent de durcir leur mouvement, en se cousant les lèvres ou en refusant le sérum qu'on leur fait absorber depuis une semaine.
Installés face aux bureaux de l'OEA à Caracas, ils réclament l'élargissement de deux députés élus en septembre dernier, mais privés de liberté par la justice vénézuélienne, l'un pour corruption, l'autre pour homicide, en fait pour des « raisons politiques », disent les étudiants.
Justement, l'OEA se désintéresse, selon eux, d'un pays où l'opposition a dénombré 28 prisonniers politiques, et 3 000 personnes faisant l'objet de poursuites judiciaires pour leurs seules opinions.
Ces étudiants, qui constituent un vrai courant de contestation du gouvernement aux côtés des partis antichavistes récemment réapparus au Parlement, avaient en effet observé une grève de la faim analogue il y a un peu plus d'un an, qui leur avait valu la visite d'une mission de l'OEA et l'engagement que la commission interaméricaine des droits de l'homme - quidépend de l'organisation - viendrait examiner les cas de violations qu'ils dénoncent.
Mais la commission s'est vue plusieurs fois refuser par le pouvoir ses demandes d'enquête. Elle ne s'est pas rendue au Venezuela depuis 2002.