Avec notre correspondant à Caracas, Pierre-Philippe Berson
L’annonce n’est pas vraiment une surprise. Les derniers bulletins médicaux étaient inquiétants. Il était question d' « infection pulmonaire sévère » et personne ici ne croyait vraiment à un retour du président dès ces jours-ci.
Il ne prêtera pas serment jeudi mais l’entourage du président Hugo Chavez se veut rassurant : l’investiture se fera plus tard devant le Tribunal suprême de justice, comme le prévoit l'article 231 de la Constitution.
Malgré cette nouvelle, la journée de jeudi devrait être une démonstration de force pour le camp chaviste. Plusieurs milliers de personnes sont attendues autour de la Plaza Bolivar dans le centre historique de Caracas. Cette foule viendra apporter son soutien au « Comandante ».
L'Assemblée a donc autorisé le président Chavez « à prendre le temps qui lui sera nécessaire » pour sa convalescence.
Demain, c'est aussi l'entrée dans une zone de turbulences pour le gouvernement. L’absence d’Hugo Chavez provoque de facto une vacance du pouvoir. L’opposition réclame l’application stricte de la Constitution. Selon elle, c'est le président de l'Assemblée nationale qui devrait être désigné comme chef d'un gouvernement de transition. Elle risque de demander une nouvelle élection dans les 30 jours, à moins qu’Hugo Chavez ne rentre rapidement à Caracas. Ce report de l’investiture ne fait qu'accroître le suspense.
Par ailleurs, la coalition de l'opposition a écrit à l'Organisation des Etats américains pour l'alerter sur un « risque de violation de l'ordre constitutionnel ». L'opposition fait donc appel à l'éxtérieur. L'opposition semble vouloir éviter la confrontation et n'a pas appelé à descendre dans la rue, où les partisans du président seront mobilisés.
Quelques chefs d'Etat de la région proches de Chavez ont déjà annoncé leur présence le 10 janvier à Caracas, comme le Bolivien Evo Morales ou l'Uruguayen José Mujica.