Le président colombien négocie la paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) mais ne baisse pas sa garde pour autant. Juan Manuel Santos a donné à la guérilla un délai d'un an pour s'entendre avec les autorités mais a exclu toute trêve avant un accord final. L'armée colombienne a d'ailleurs abattu, samedi 1er décembre, une vingtaine de combattants dans le sud-ouest du pays.
Pour Camilo Gonzales, négociateur lors de précédents pourparlers et directeur de l'Institut des études de paix à Bogota, le message envoyé par les autorités est confus : « Le gouvernement de Bogota a refusé de décréter un cessez-le-feu, comme l’ont fait les FARC. Au contraire, il a relancé l’option militaire avec des bombardements. Le message qu'il envoie est plus ou moins : "tu t’assoies à la table des négociations et je continue à te tuer". C’est un message brutal ! Et cela provoque des situations d’hostilité et des réactions de défense des FARC. Ce qui se passe sème la confusion la plus totale et obscurcit les perspectives de paix en Colombie. »
En début de semaine, Juan Manuel Santos a pourtant estimé que les pourparlers avançaient de manière « positive ». Même si de nombreux sujets de contentieux persistent. Bogota réclame notamment que les FARC fassent toute la lumière sur la question des enlèvements. La guérilla assure ne plus détenir aucun otage, ce que contestent les autorités et certaines associations.