Le chef de la délégation des FARC, Ivan Marquez espère que cette annonce de trêve contribuera à détendre le climat des négociations.
Le gouvernement de son côté a refusé d'arrêter ses opérations militaires pendant les discussions. « L'heure est au concret et non aux discours », a prévenu le chef de la délégation gouvernementale avant de s'envoler vers La Havane. Pour lui, pas question de se laisser entraîner dans d'interminables débats avec la guérilla. Humberto de la Calle souhaite ouvrir les négociations avec le premier point de l'agenda, fixé lors des réunions précédentes, à savoir une meilleure répartition de terres entre les paysans et les grands propriétaires.
Voilà un premier désaccord avec la délégation des rebelles, qui veut d'abord parler des objectifs fixés dans le document qui sert de base pour la négociation. Outre le développement rural seront abordés quatre autres chapitres : la participation des FARC à la vie politique, la fin des hostilités, la lutte contre le trafic de drogue et les droits des victimes. D'ailleurs, certains proches de victimes et de disparus auraient bien voulu participer aux pourparlers. Mais leur requête a été rejetée par les deux parties.
La délégation gouvernementale s'est aussi offusquée de la venue à la table de négociation d'une « guérillera » étrangère. Tanja Nijmeijer, d'origine hollandaise, se bat depuis onze ans aux côtés des rebelles. Accusée d'avoir participé à l'enlèvement de trois Américains, elle est aujourd'hui sous mandat d'arrêt international. Devant l'insistance des FARC, le gouvernement colombien a finalement accepté qu'elle vienne à La Havane.