Avec notre correspondante à Bogota, Marie-Eve Deteuf
C’était Halloween mercredi 31 octobre, et des dizaines d’enfants déguisés avaient envahi les rues de Pradera. Selon les autorités colombiennes, une valise piégée destinée au poste de police aurait explosé plus tôt que prévu, tuant l’homme qui la portait et son complice.
L’attentat a évidemment soulevé un tollé. L’armée ne doute pas qu’il a été commandité par la guérilla. Mais les faits restent confus. Pour le maire de Pradera, Adolfo Escobar, les FARC veulent arriver en position de force à la table des négociations. Une recrudescence de la violence est donc à craindre alors que va s’engager ce difficile dialogue de paix entre guérilleros et gouvernement. Le président colombien, Juan Manuel Santos, l’avait d’ailleurs prédit en annonçant début septembre sa décision de dialoguer avec le mouvement armé sans cessez-le-feu préalable.
Tous les scénarios sont désormais possibles. L’aile dure des FARC peut être tentée de torpiller les négociations à coup d’attentats. L’aile dure de l’armée aussi. Des attentats effectués par les services secrets et attribués aux FARC ne sont pas à exclure.