La démission du chef de la CIA soulève certaines questions chez les conservateurs

Alors que Washington est encore en état de choc après la démission du directeur de la CIA, David Petraeus, les théoriciens du complot voient dans son départ plus qu’une simple liaison extraconjugale.

Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet

Il n’a pas fallu longtemps à l’extrême-droite pour voir dans l’aventure amoureuse, qui a conduit le général Petraeus à démissionner, un simple prétexte pour l’empêcher de témoigner la semaine prochaine devant le Congrès, à propos du rôle de la CIA dans le fiasco de Benghazi, qui a coûté la vie à l’ambassadeur américain Christopher Stevens.

Dans un tweet, Laura Ingraham, animatrice d’un talk-show conservateur, donne le ton : « Barack Obama a-t-il poussé Petraeus vers la sortie ? », demande-t-elle. « Ce serait diaboliquement génial », écrit un bloggeur, « de révéler un scandale pour ne pas avoir à dire la vérité sur un autre ».

« Imaginez l’effet que ça aurait fait si l’affaire avait été révélée avant l’élection », enchaîne un troisième. « Le président a-t-il demandé au général d’attendre ? », s’interroge l’ancien porte-parole de Romney.

Pour Rupert Murdoch, « tout cela est suspect ». « Tout cela prouve que l’administration Obama mentira aux Américains pour parvenir à ses fins », conclut Ben Shapiro, dans un blog ultraconservateur.

Les médias traditionnels ont réagi de façon plus nuancée, même si eux aussi se posent des questions sur le moment choisi par le patron de la CIA pour annoncer sa démission, et sur les raisons de l’enquête du FBI sur la messagerie électronique du général. Rejetant les théories du complot, Elie Lake écrit dans le Daily Beast : « Et si c’était tout simplement une liaison amoureuse ? »

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