Le changement de ton de Chris Christie envers Barack Obama a été aussi soudain que le déferlement de la tempête Sandy sur les côtes du New Jersey.
« Le président est comme un homme qui tâtonne dans le noir à la recherche d'un interrupteur », glosait-il la semaine dernière, lors d'une réunion de soutien à Mitt Romney. Mais, au lendemain du passage de la tempête, il déclarait sur les plateaux de télévision : « Obama a été remarquable. J'ai eu le président trois fois au téléphone. Il a été très attentif et m'a obtenu tout ce que j'ai demandé. »
Plusieurs raisons peuvent expliquer ce revirement. La plus simple : Chris Christie a cruellement besoin du gouvernement fédéral et de ses fonds pour remettre sur pied son Etat. La plus probable : Chris Christie doit remettre en jeu son mandat de gouverneur l'année prochaine et aura besoin des voix des électeurs d'Obama pour être réélu dans un Etat essentiellement démocrate. La plus cynique : Chris Christie souhaite se présenter aux primaires républicaines pour l'élection présidentielle de 2016 et il ne peut espérer l'emporter que si Mitt Romney échoue à la présidence.
Quoi qu'il en soit, le bénéficiaire principal du retournement de Chris Christie est bel et bien Barack Obama, qui a quitté le costume de candidat pour revêtir celui de commandant en chef, solidaire des élus républicains touchés par la tempête, bien au-dessus des affrontements partisans de la campagne.