Voter le mardi, un jour qui n’est pas férié, n’est pas toujours aisé ou pratique pour l'électeur de base... C’est la raison pour laquelle de plus en plus d’Etats américains ont adopté le principe du vote anticipé. Il peut se faire en personne dans un bureau de vote ouvert à l’avance ou par correspondance (courrier, internet et même fax), une solution particulièrement commode pour les électeurs en déplacement ou résidant à l’étranger. Ainsi, le vote anticipé est-il désormais possible dans trente-deux des cinquante Etats américains ainsi que dans le District de Columbia, avec des dates et des modalités qui diffèrent légèrement, suivant les endroits.
Une pratique qui se généralise
Dans deux Etats, l’Idaho et de le Dakota du Sud, les électeurs intéressés par ce système ont commencé à voter depuis le 21 septembre alors que c’est Hawaï qui a été le plus tardif à accepter les votes avancés, avec une date de départ fixée au 17 octobre. De même, la clôture du scrutin n’est pas la même partout : le vote anticipé prend fin le 30 octobre en Louisiane et seulement le 5 novembre dans plusieurs autres Etats comme l’Indiana, l’Arkansas ou le New Jersey.
Parmi ces trente-deux Etats, vingt-et-un exigent de l’électeur qui vote par courrier qu’il fournisse une pièce justificative expliquant le motif de son vote anticipé, faute de quoi celui-ci ne pourra être pris en compte. L’Oregon et Washington se distinguent, eux, par le fait que le vote anticipé ne peut se faire que par courrier. Ces deux Etats acceptent même le vote par courrier le jour-même de l’élection grâce à des boîtes de dépôt prévues à cet effet.
Echaudées par l’expérience de la présidentielle 2000, où la victoire très controversée de George W Bush sur Al Gore ne fut officialisée que le 18 décembre (soit pratiquement six semaines après le jour du vote) – et aussi parce que l’attente devant les bureaux de vote peut être très longue dans certains districts – de plus en plus d’Américains choisissent le vote anticipé quand ils en ont la possibilité.
En 2008, lors du dernier scrutin présidentiel, 30 % des votants avaient donné leur voix par avance. Selon plusieurs experts, ce chiffre pourrait atteindre les 35 % cette année. Autrement dit, plus d’un électeur sur trois pourrait avoir déjà mis son bulletin dans l’urne avant le 6 novembre, ce qui aura pour avantage, entre autres, d’accélérer le dépouillement.
Un avantage pour Obama
Constatant que ce système l’avait avantagé en 2008 face à John McCain, et que ce serait encore certainement le cas cette année face à Mitt Romney, Barack Obama a annoncé la semaine dernière qu’il voterait par avance et en personne ce jeudi 25 octobre à Chicago, dans l’Illinois (Etat dont il fut le sénateur de 1997 à 2008), soit douze jours avant l’élection. Quant à la première dame, Michelle Obama, elle a montré la voie, d'une autre façon et photo à l’appui, en optant pour le vote anticipé par correspondance dès le 15 octobre dernier. Dans les deux cas, il s’agit d’une première aux Etats-Unis.
En début de semaine dernière, différents instituts de sondage donnaient effectivement une belle avance au président sortant parmi les électeurs ayant déjà voté. L’exemple le plus significatif est celui de l’Ohio. Dans cet Etat-charnière qui détient 18 votes de grands électeurs (rappel : il faut 270 votes pour être élu président), Obama menait 76 % contre 24 % parmi les 19 % d’électeurs ayant déjà fait leur choix. Même si cet indicateur n’est qu’extrêmement partiel, il conforte l’équipe Obama dans l’idée que le vote anticipé l’avantage.