Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Il y a cinq mois, les accusés avaient transformé le prétoire en une classe d’élèves chahuteurs, refusant de répondre aux questions, manquant de respect au juge, et lançant des slogans islamistes. Ils ont été hier plus dociles, mais si le bruit a cessé, la couleur était toujours là. Khalid Cheikh Mohamed, qui revendique avoir été le cerveau des attentats, était coiffé d’un turban blanc, lisant de temps à autre un journal, tout en lissant sa barbe teinte au henné.
Assis sur des bancs séparés, les quatre autres co-accusés, vétus de tuniques traditionnelles et de turbans ou de bonnets blancs conversaient occasionnellement à voix basse entre eux. Pendant une suspension d’audience, l’un d’eux a déroulé son tapis de prière.
A une conduite désordonnée, les prisonniers ont préféré le sarcasme : comme le juge leur disait qu’ils pouvaient être condamnés in absentia s’ils n’étaient plus sous la garde des Etats-Unis, l’un des accusés lui a demandé : Vous voulez dire, si nous nous échappons? Un autre ajoutant : « Je ne manquerai pas de vous laisser une note ».
Les audiences vont durer toute la semaine. Elles ont pour objet de préparer le procès qui ne commencera pas avant un an au plus tôt.