Avec notre correspondante à Santiago, Claire Martin
« Je n’ai jamais cherché à nuire, à offenser ou à manipuler personne ». C’est par ces mots que l’évêque Marco Antonio Órdenes a annoncé publiquement sa démission. Il clame son innocence, mais veut, dit-il, éviter d’affecter sa communauté. L’évêque est accusé d’agressions sexuelles sur mineurs.
Deux enquêtes sont menées, l’une par le Vatican depuis avril, l’autre par la justice chilienne. Rodrigo Pino, aujourd’hui âgé de 30 ans, a révélé à la presse avoir été victime d’attouchements entre 1997, alors qu’il n’avait que 15 ans, et 2002. Au début forcé, il raconte être ensuite tombé amoureux du prélat. Il a fourni hier au juge d’instruction des photos, des vidéos, des courriels et l’enregistrement d’une conversation où l’évêque avouerait son affection pour lui et sa relation physique avec un autre jeune.
L’évêque dément mais avoue dans une interview au quotidien chilien la Tercera paru dimanche avoir eu un geste déplacé alors que Rodrigo Pino était majeur.
Ces dernières années au Chili, une vingtaine de prêtres ont été accusés d’actes pédophiles. C’est la première fois qu’elles sont portées contre un évêque. L’église chilienne, déjà bien entachée, aura du mal à s’en remettre.