Affaire des prêtres pédophiles: la réponse du Vatican aux accusations de l’Irlande

En juillet dernier, coup de tonnerre en Irlande : le Premier ministre accusait le Vatican d'avoir tenté d'entraver une enquête sur des prêtres pédophiles -dix-neuf prêtres du diocèse de Cloyne, dans le sud de l'Irlande-  pour des actes commis en 1996 et 2009. Le Vatican a répondu ce samedi 3 septembre2011 : il dit son horreur de ces crimes mais rejette toute accusation d'interférence dans quelque enquête que ce soit.

Le Vatican a pris son temps pour répondre -plus d'un mois et demi-  aux accusations de l’Irlande. Mais sa réponse est consistante : 17 pages. Elle est claire aussi : le Saint Siège rejette ces accusations « infondées », tout en se disant « très préoccupé » par les découvertes de la commission sur les « graves manquements du Diocèse de Cloyne » et sur « ses fautes dans la prise en charge des accusations de pédophilie ». Mais elle soutient aussi que ce rapport ne présente aucune preuve que le Saint siège a tenté d'entraver les enquêtes, et renvoie à un texte de mars dernier dans lequel le pape Benoît XVI dit attendre des évêques irlandais qu'ils coopèrent avec les autorités civiles sur ces questions de sécurité de l'enfance.

Le Parlement irlandais, lui, avait accusé le Vatican de « sapper les fondements de la protection de l'enfance » en qualifiant de simple « document de travail » un texte adopté par l'Eglise d'Irlande pour lutter contre la pédophilie dans ses rangs. Réponse du Vatican : nous voulions simplement parler de la nature de ce document, que l'Eglise d'Irlande nous avait présenté comme « non officiel ».

Bref, le Vatican tente de rassurer ses ouailles déboussolées, sur cette terre catholique qu'est l'Irlande, et il y a du travail, puisqu'avant le rapport sur le diocèse de Cloyne, un autre, fin 2009, avait déjà discrédité l'Eglise en revenant sur des décennies d'abus sexuels commis cette fois dans la région de Dublin, des abus eux aussi passés sous silence.

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