Avec notre correspondant à Dublin, Hervé Amoric
Monseigneur Magee présente ses excuses sincères à tous ceux qui ont été victimes des violences et des abus du clergé dans son diocèse et partout ailleurs. Il implore le pardon de tous ceux qui ont souffert parce qu'il s'est montré incapable d'agir en temps voulu. Il savait ce qui se passait, il n'a pas alerté les autorités civiles. L'évêque reconnaît à demi-mots son implication dans la vaste conspiration du silence dévoilée l'an dernier par le rapport d'un juge irlandais.
En acceptant cette démission, quelques jours après la lettre du pape, le Vatican tient à montrer que les paroles du Saint Père sont suivies par des actes. John Magee n'est pas n'importe quel évêque, il a été le secrétaire personnel de trois papes, de Paul VI à Jean-Paul II.
L'Eglise catholique n'a jamais été secouée à ce point sur ses fondations en Irlande. De leur côté, les victimes ont rejeté le mot d'excuse du pape parce qu'il ne reconnaissait pas ouvertement que la hiérarchie de l'Eglise a délibérément étouffé les allégations à l'encontre de prêtres pédophiles, pendant des décennies.