Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Le tribunal de Mar del Plata avait à juger 14 anciens militaires et policiers en poste dans cette région du sud de la province de Buenos Aires sous la dictature. Les prévenus devaient répondre pour leur responsabilité présumée dans 85 cas de disparitions, assassinats et tortures. Six ont été condamnés à perpétuité, un septième à 25 ans. Mais cinq autres accusés s’en tirent avec des peines comprises entre cinq et douze ans. Enfin, deux anciens policiers ont été purement et simplement relaxés.
À l’issue du verdict, la déception l’emportait sur la satisfaction. Le secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, Martín Fresneda, a déclaré vouloir étudier certaines sentences qui ont abouti, a-t-il dit, à des peines sans rapport avec les souffrances des hommes et des femmes qui ont été torturés dans les cachots de Mar del Plata.
Depuis la reprise en 2003 des procès pour les crimes commis sous la dictature, 328 personnes ont été condamnées. Beaucoup à perpétuité, comme l’ancien chef de la junte Jorge Videla, ou à des peines de 25 ans et plus. Mais, rançon d’une justice qui entend se prononcer sur des preuves sans discussion 35 ans après les faits, certains prévenus échappent sans doute au châtiment qu’ils mériteraient.