Le juge Garzon chaleureusement accueilli en Argentine par Cristina Kirchner

Condamné et destitué dans son pays, le juge espagnol Baltasar Garzon a été chaleureusement accueilli en Argentine, où l’on n’oublie pas l’action qu’il a menée dans les années quatre-vingt-dix pour faire juger les responsables des crimes commis sous la dictature. Ce jeudi 1er mars, Garzon a été l’invité d’honneur surprise de la séance inaugurale du Parlement argentin.

Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Arrivé au Parlement en compagnie du ministre de la Justice, Baltasar Garzon a suivi le discours de la présidente Cristina Fernandez de Kirchner aux côtés de Hebe de Bonafini et Estela de Carlotto, présidentes, respectivement, des mères et des grands-mères de la place de Mai. Dans son allocution, la chef de l’Etat a rendu un hommage appuyé à l’ancien juge, qui a été ovationné par l’assemblée.

« Je veux vous rendre hommage, Baltasar Garzon, a annoncé Cristina Kirchner, au nom de millions d’Argentins, pour le rôle que vous avez joué dans la défense des droits de l’homme, une question qui est au cœur de notre politique et du pays que nous entendons construire. »

Ici, Garzon est un héros, et un ami. C’est pourquoi les mères de la place de Mai ont demandé à la Cour européenne des droits de l’homme que sa condamnation par le tribunal suprême espagnol soit annulée.

« C’est une façon de défendre les droits d’un juge et les droits de l’homme, a déclaré Hebe de Bonafini. Les mères de la place de Mai ont toujours été avec lui et nous avons pensé qu’il fallait faire quelque chose. »

Il est peu probable que la Cour européenne juge la demande recevable. Mais le mouvement argentin des droits de l’homme aura montré sa solidarité avec l’ami espagnol.

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