Avec notre correspondant à Caracas, François-Xavier Freland
A mesure que les sondages annoncent un résultat serré entre Chavez et le candidat de l'opposition Capriles Radonski, les esprits s'échauffent au Venezuela. Des incidents plus ou moins violents ont émaillé la campagne électorale. En mars dernier déjà, Henrique Capriles Radonski avait même essuyé des tirs dans un barrio, un bidonville de Caracas. Il y a dix jours, c'était au tour de ses militants, dans le sillage de sa caravane électorale à Puerto Cabello, d'être violemment pris à partie par un groupe de chavistes radicaux, qui avaient même dérobé l'appareil photo d'un journaliste de l'Agence France presse.
Henrique Capriles Radonski a récemment accusé le président Hugo Chavez, par son
discours très rude, d'inciter ses troupes à la violence, pour l'empêcher d'aller chercher les voix indécises dans les bastions du chavisme, c'est à dire dans les zones populaires. De l'autre côté, on dénonce évidemment la provocation.
Ce week-end, la publication d'un article du quotidien très conservateur espagnol ABC a créé la polémique. A partir de documents secrets soit disant obtenus grâce à un colonel de l'armée, le journal évoque un plan gouvernemental, inspiré des méthodes du pouvoir iranien : des commandos venus des quartiers déjoueraient par la force, toute victoire de l'opposition. Une hypothèse prise très au sérieux, du côté de Henrique Capriles Radonski, alors que Hugo Chavez, a prédit récemment le chaos s'il perdait, et craint un nouveau coup d'Etat contre lui organisé depuis Washington.
Le pays, en proie à une insécurité croissante, est aussi, dans la région, l’un de ceux où circule le plus d'armes dans la société civile.