Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
Quito et Londres ne s’étaient plus parlés depuis la mi-août. À l’époque, une missive imprudente de la diplomatie anglaise avait mis le feu aux poudres. Depuis, les choses se sont calmées mais Londres refuse toujours de livrer un sauf-conduit à Assange pour que ce dernier rejoigne l’Equateur.
Quito cherche donc un plan B, voire un plan C, par exemple qu’Assange soit autorisé à rejoindre l’ambassade équatorienne à Stockholm pour répondre à la justice suédoise.
Le président équatorien a toujours précisé que l’Equateur ne négocierait pas sur les principes. Ces dernières semaines, pourtant, Rafael Correa a écouté les chambres de Commerce et de la Production s’inquiéter des possibles répercussions commerciales de ce bras de fer contre l’Angleterre et indirectement les Etats-Unis.
À la différence de la Colombie et du Pérou, l’Equateur ne veut pas signer d’accord de libre échange avec ses deux principaux partenaires commerciaux, les Etats-Unis et la Communauté européenne. Des milliers de produits équatoriens bénéficient de droits de douane préférentiels, notamment dans le cadre de la lutte anti-drogue, mais ces accords se terminent l’an prochain.
Une solution négociée permettrait de faire baisser les tensions. Quito la croit encore possible même si l’Equateur n’écarte pas la possibilité de recourir à la Cour internationale de justice à La Haye.