De notre correspondant à Quito, Eric Samson
Ne demandez pas à Rafael Correa si l’Equateur « négocie » avec la Grande-Bretagne, le mot l’agace. Selon lui, l’Equateur ne « négocie pas » ses valeurs et les droits de l’homme. Quito, en revanche, veut bien « discuter » avec Londres de ce fameux sauf-conduit qui permettrait au fondateur de WikiLeaks de rejoindre l’Equateur. Rafael Correa souhaite toujours obtenir de Londres ou Stockholm la garantie formelle que Julian Assange ne risque pas d’être extradé vers les Etats-Unis, pays dont il n’espère rien :
« Nous n’attendons aucune garantie des Etats-Unis, a déclaré Rafael Correa. Rappellez-vous que c’est un pays qui a légalisé la torture, rappellez-vous Guantanamo. Rappellez-vous que Washington n’a pas signé la Carte interaméricaine des droits de l’homme, le pacte de San José. Que les Etats-Unis ne se soumettent pas à la Commission et à la Cour interaméricaine des droits de l’homme, qu’ils ne reconnaissent pas la Cour de justice de La Haye. Nous n’attendons aucune garantie de leur part et même s’ils la donnaient, on ne les croirait pas. »
Il ne l’attend plus vraiment, mais Rafael Correa aurait bien aimé une excuse de Londres pour ce qu’il considère une menace « grossière » de pénétrer de force dans l’ambassade équatorienne. Après avoir reçu le soutien des pays latino-américains membres de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques et de l’Union des nations du Sud, il espère la même réaction des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation des Etats américains ce vendredi à Washington.