Avec notre correspondant à Londres, Adrian Moss
C'est un méchant pour les uns, poursuivi en Suède pour agressions sexuelles, et un héros pour les autres, fondateur d'un site internet qui publie les secrets que les puissants veulent nous cacher.
Julian Assange est un homme en fuite. Pour échapper à la police anglaise, qui veut le livrer aux Suédois, il s'est réfugié a l'ambassade d’Equateur, un pays prêt à l’accueillir.
Pour la première fois depuis deux mois ce dimanche, le fondateur de WikiLeaks apparaît en public, au balcon de l'ambassade de l'Equateur, entouré d'une cinquantaine de policiers. Ce balcon en fer forgé est une frontière symbolique. Derrière, Assange est intouchable.
Au-dessus de la tête des policiers britanniques, il parle à la foule de ses partisans et des médias : « Je suis ici aujourd'hui parce que je ne peux pas être là parmi vous », leur explique-t-il.
On se croirait au théâtre, alors que nous sommes en fait au cœur d'une affaire qui secoue le monde diplomatique et a ouvert un débat planétaire sur l’information et les pouvoirs.
Que disent les spectateurs de ce théâtre ? Axel, jeune parisien, pense que Julian Assange « est en train de défendre sa position assez bien ». « Il ressent qu'il a besoin d'un soutien populaire, donc il essaie de maintenir l'attention populaire et de jouer intelligemment sur la sympathie des gens. »
« Manning est un héros »
Sur le fond, cette apparition publique d'Assange n'a rien changé : avocats, juristes, diplomates continuent de s'activer en coulisse pour trouver une issue à cette crise.
« Je demande au président Obama de faire une chose bien, les Etats-Unis doivent renoncer à faire la chasse aux sorcières contre Wikileaks », explique M. Assange, qui considère que les membres de l’organisation qu’il a fondé sont persécutés.
L'activiste australien demande la libération de Bradley Manning, le jeune soldat américain accusé d’avoir fourni à WikiLeaks des documents militaires classés. Ce dernier est emprisonné aux Etats-Unis.