A la veille de l’arrivée d’Hillary Clinton à Pékin, le porte-parole de la diplomatie chinoise a donné le ton. « Nous espérons, a-t-il déclaré, que les Etats-Unis vont respecter leur engagement de ne pas prendre partie dans les conflits régionaux de souveraineté maritime. » Les différends en question concernent les nombreuses îles que Pékin revendique avec de plus en plus d’agressivité en mer de Chine.
A l’Est, dans l’affaire des îles Senkaku-Diaoyu qui l’oppose au Japon, Pékin reproche aux Etats-Unis de prendre partie pour Tokyo. Et la Chine n'a pas apprécié l'intervention de Washington, en mai dernier, pour calmer ses ambitions sur le récif de Scarborough, au large des Philippines.
Ces derniers jours, les médias officiels ont, par ailleurs, accusé les Etats-Unis de chercher à contenir l’influence de la Chine en Asie. Il est vrai que ces derniers ont engagé une offensive diplomatique sans précédent dans la région, multipliant les voyages officiels, tout en décidant de déployer 60% de leur force militaire dans la zone. L'objectif est clairement de faire contrepoids à l’émergence d’une superpuissance chinoise.
Au sommet du Forum des îles du Pacifique, vendredi, Hillary Clinton a tempéré. Elle a estimé que l’océan Pacifique est « assez grand pour nous tous », citant la Chine, le Japon et l'Union européenne. Mais lundi 3 septembre, en Indonésie, la secrétaire d’Etat a appelé la Chine et les pays d’Asie du Sud-Est à régler leurs différends territoriaux «sans coercition», en soutenant un code de conduite global en mer de Chine. A l'opposé de la stratégie de Pékin, qui privilégie un règlement bilatéral de ces crises.