De notre correspondant à Jakarta, Vincent Souriau
L’Indonésie cultive « l’équilibre dynamique ». C’est ainsi que le ministre indonésien des Affaires étrangères définit la politique extérieure de son pays. Un mélange de prudence et d’opportunisme, que résume le président de la République Susilo Bambang Yudhoyono en d'autres termes : selon lui, l’Indonésie veut zéro ennemi, et un millions d’amis.
Depuis la conférence de Bandung, en 1955, qui a posé la première pierre du mouvement mondial des non-alignés, Jakarta n’a jamais renié cette doctrine. A l’époque, pas question de trancher entre l’Est et l’Ouest. Aujourd’hui, pas question non plus de s’immiscer dans la rivalité entre la Chine et les Etats-Unis en Asie-Pacifique.
Ces dernières années, consciente de son poids dans le sud-est asiatique, l’Indonésie a même joué sur les deux tableaux. Courtisé à la fois par Pékin et Washington, l’archipel en profite pour acheter tantôt des avions américains, tantôt des missiles chinois, et renforce ses capacités militaires sans donner le moindre signe de préférence.
Depuis 2010, l’Indonésie est ainsi liée aux Etats-Unis par un partenariat privilégié, mais elle l’est aussi à la Chine depuis 2005 par un partenariat stratégique. Un statu quo qui convient parfaitement à sa diplomatie.