De notre correspondante à Port-au-Prince, Amélie Baron
Le Conseil électoral permanent doit être composé de neuf membres : trois nommés par le pouvoir exécutif, trois par la Cour de cassation et trois par le législatif. Mais depuis la fin de la dictature, en 1986, il n'y a toujours eu que des conseils électoraux provisoires, un à chaque élection, car la Cour de cassation n'était pas complètement formée.
Désormais, la Cour de cassation a son président, il n'y a donc plus, sur le papier, d'obstacles à la création de ce CEP. Sauf que les élections n'ayant pas eu lieu comme prévu en novembre dernier, le Sénat ne compte aujourd'hui que deux tiers de ses membres. Et pour nommer les trois représentants du pouvoir législatif au conseil électoral il faut l'approbation des deux tiers du Parlement et des deux tiers du Sénat, une unanimité peu probable.
Le président Michel Martelly veut que les six membres déjà nommés au CEP se mettent au travail ce qui déplaît fortement aux parlementaires qui dénoncent une violation de la Constitution. Moins d'un an et demi après sa prise de fonction, le chef de l'Etat se lance une nouvelle fois dans un bras de fer avec le pouvoir législatif. Une bataille politique qui paralyse la reconstruction du pays.