Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Traditionnellement le métro, géré par une société concessionnaire, était sous l’autorité du gouvernement. Mais fin 2011, la présidente Cristina Kirchner décide d’en transférer la tutelle à la ville.
Des négociations s’engagent avec le maire de Buenos Aires, Mauricio Macri, dont le principal enjeu est financier, le ticket étant subventionné. Un accord est rapidement trouvé, mais après l’accident d’un train de banlieue qui a fait 51 morts en février et où l’état du matériel a été mis en cause, Mauricio Macri recule. Selon lui, faute d’investissements au cours des dernières années, le métro n’est pas à l’abri d’une catastrophe. Depuis, il demande que l’Etat finance ces investissements avant de le prendre en charge.
Pour sa part, le gouvernement se dit dégagé de toute responsabilité. Le différend ayant étant porté devant la justice, les subventions sont sur un compte bloqué et le concessionnaire affirme n’être même plus en mesure d’assurer l’entretien du matériel.
L’affaire se complique parce que Mauricio Macri est aussi l'un des principaux opposants à la présidente. Sauf décision rapide de la justice -ce qui est peu probable- il faudra trouver un compromis permettant à chacun de dire qu’il a gagné. En attendant, les usagers, principales victimes de ce conflit financier et politique, continueront de se sentir délaissés.