Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
207 voix pour, 32 contre, 6 abstentions : c’est à une très large majorité et dans un climat d’euphorie que les députés argentins ont adopté le projet de loi renationalisant la compagnie pétrolière YPF. Radicaux, socialistes et partis de gauche ont accompagné les péronistes au pouvoir. Le député et cinéaste Fernando Pino Solanas, qui avait lutté contre la privatisation d’YPF dans les années 90, en oubliait même ses critiques à la présidente Cristina Fernandez de Kirchner : « Nous sommes ici pour construire une grande politique d’Etat et mettre à profit cette unité nationale ».
Pour Agustín Rossi, le président du groupe parlementaire péroniste, cette quasi-unanimité est aussi un signal adressé à l’étranger : « N’importe quel observateur international devra voir ce que signifie que 207 députés et 63 sénateurs aient voté en faveur de notre projet. Cela montre que c’était une initiative accompagnée par la majorité des forces politiques de l’Argentine ».
Il est vrai que l’Espagne a baissé le ton ces derniers jours, se contentant de demander une juste indemnisation pour les actions qui appartenaient à Repsol. Reste maintenant aux Argentins à démontrer que la nouvelle YPF, contrôlée à 51 % par l’Etat, pourra résoudre les problèmes énergétiques du pays.