A Buenos Aires, le syndicat ouvrier CGT choisit le bras de fer avec la présidente Kirchner

En Argentine, ce mercredi 27 juin, a eu lieu la première grève de la centrale ouvrière CGT - pourtant traditionnellement alliée aux gouvernements péronistes - contre la présidente Cristina Fernández de Kirchner. Le mouvement a surtout affecté les transports, les autres syndicats n’ayant pas accompagné le leader de la CGT, Hugo Moyano, dans ce qui tourne à un affrontement personnel avec le chef de l’Etat.

De notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet

Pétards, hymne péroniste, il ne manquait rien du folklore habituel des syndicats argentins à ce meeting de la CGT, point d’orgue de la journée de grève décidée par le secrétaire général de la centrale ouvrière, Hugo Moyano.

La nouveauté, c’est que les syndicats péronistes protestaient contre un gouvernement également péroniste, et que Moyano était venu défier Cristina Fernández de Kirchner place de Mai, face au palais présidentiel. « Ce qui dérange, ce que nous n’aimons pas, c’est cette facon de nous imposer les choses, de faire tout comme si c’était une dictature », a clamé Hugo Moyano face à la foule.

Rien ne va plus entre Moyano et la présidente depuis que celle-ci a été triomphalement réelue en octobre 2011. Délaissant les barons du syndicalisme, la présidente s’est entourée de jeunes militants de la gauche péroniste. Et elle demande désormais à la CGT de modérer ses revendications salariales.

Ne l’entendant pas de cette oreille, Moyano a choisi la démonstration de force. Avec un succès mitigé. Mercredi, la place de Mai était surtout remplie de routiers, le syndicat d’origine du patron de la CGT. Nombre d’autres dirigeants syndicaux, qui n’ont pas adhéré à la grève, se disent que Moyano est allé trop loin dans son affrontement avec le pouvoir.

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