Avec notre correspondante à Montréal, Marie-Laure Josselin
« La rue a fait beaucoup de bruit. C'est maintenant au tour des Québécois de parler et de trancher cette question. » Le Premier ministre Jean Charest n'a pas attendu avant de mettre sur la table l'un des enjeux majeurs de cette campagne : le conflit étudiant. « Au cours des derniers mois, des actes d'intimidation, de vandalisme et de violence ont été perpétrés. Les Québécois ne se reconnaissent pas dans ces agissements, qui ne nous ressemblent pas. »
Le Premier ministre québécois a donc déclenché des élections législatives en plein été, et ce deux semaines avant la reprise anticipée des cours et de possibles grandes nouvelles perturbations.
Dans la mesure où de nombreux Québécois sont en vacances, il est difficile d'interpeller la population sur ces élections législatives. Ce que déplore Pauline Marois, la chef du principal parti d'opposition, le Parti québécois : « L'enjeu le plus urgent, c'est de changer ce gouvernement usé et corrompu. Nous mettrons fin à l'influence de l'argent dans la politique ».
Au pouvoir depuis 2003, le gouvernement a été ciblé dans les allégations de corruption durant son mandat. De son côté, Jean Charest attaque surtout le Parti québécois pour son appui aux étudiants : « Pauline Marois nous propose un gouvernement qui abdique ses responsabilités face à la rue. Et qui abdique ses responsabilités de leader ».
Corruption, conflit étudiant mais aussi économie et indépendance du Québec seront les thèmes majeurs de cette campagne électorale.