Canada : le Parlement québécois adopte une loi restrictive sur le droit de manifester

Après un débat marathon, les députés québécois ont adopté le 18 mai une loi spéciale visant à mettre fin au conflit étudiant dans la province. Les grévistes protestent depuis maintenant trois mois contre une hausse progressive des droits de scolarité : presque 82%. Le texte restreint notamment le droit de manifester, et il prévoit également de lourdes amendes pour les contrevenants. Cette législation très restrictive est dénoncée avec virulence par les étudiants qui ont repris leurs marches nocturnes à Montréal, mais aussi à Québec et Sherbrooke.

Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas

Selon la loi spéciale, c’est la dernière fois que la foule peut spontanément descendre dans les rues de Québec et de Montréal et manifester son opposition à la hausse des droits d’inscription à l’université. Dès demain, les organisateurs d’un tel rassemblement de plus de cinquante personnes devront déposer leur trajet 8h avant le départ, et la police pourra le modifier si elle juge qu’il remet en cause la sécurité.

Petit détail supplémentaire pour les manifestants de Montréal, ils ne peuvent plus désormais porter le masque, y compris celui qui protège des gaz lacrymogènes. La municipalité vient d’interdire de les arborer en dehors d’occasions très spéciales.

En adoptant la loi spéciale 78, le Premier ministre Jean Charest dit vouloir ramener le calme dans la province. Mais il a plutôt exacerbé la colère des syndicats, outrés de voir le droit de manifester sévèrement encadré. La colère aussi du regroupement québécois des avocats inquiets de voir la liberté et le droit d’expression remis en question.

Les associations étudiantes se préparent elles de leur côté à une attaque judiciaire de la loi déjà adoptée.

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