Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
Selon la loi spéciale, c’est la dernière fois que la foule peut spontanément descendre dans les rues de Québec et de Montréal et manifester son opposition à la hausse des droits d’inscription à l’université. Dès demain, les organisateurs d’un tel rassemblement de plus de cinquante personnes devront déposer leur trajet 8h avant le départ, et la police pourra le modifier si elle juge qu’il remet en cause la sécurité.
Petit détail supplémentaire pour les manifestants de Montréal, ils ne peuvent plus désormais porter le masque, y compris celui qui protège des gaz lacrymogènes. La municipalité vient d’interdire de les arborer en dehors d’occasions très spéciales.
En adoptant la loi spéciale 78, le Premier ministre Jean Charest dit vouloir ramener le calme dans la province. Mais il a plutôt exacerbé la colère des syndicats, outrés de voir le droit de manifester sévèrement encadré. La colère aussi du regroupement québécois des avocats inquiets de voir la liberté et le droit d’expression remis en question.
Les associations étudiantes se préparent elles de leur côté à une attaque judiciaire de la loi déjà adoptée.