Le consulat d'Erythrée à Toronto, seul bureau diplomatique pour les Erythréens au Canada, imposerait des taxes illégales à la diaspora.
Un citoyen érythréen résidant au Canada a accepté de témoigner : « Ils demandent aux Erythréens de l’argent qui n’a rien à voir avec les taxes habituelles. Si vous faites une demande de passeport, il faut payer une taxe équivalente à 2 % de votre salaire annuel. Et si vous ne les payez pas, il y a de réelles répercussions. Vous n’obtiendrez pas ce pourquoi vous êtes venu. Votre famille sera harcelée, et si vous retournez en Ethiopie, vous pourriez être emprisonné. Les gens sont obligés de payer ».
Ces sommes permettraient de financer l'armée érythréenne et donc, entre autres, de contourner l'embargo sur les armes que les Nations unies imposent à la dictature depuis 1992.
Stewart Bell est le reporter du National Post qui a enquêté sur cette affaire : « Le ministre des Affaires étrangères a pris cette affaire en charge depuis plusieurs mois déjà. Il a écrit de nombreuses lettres au Premier ministre érythréen en janvier, et dans cette lettre il explique que ce que fait le consulat est illégal. Ce qui est le plus probable aujourd’hui, c’est que si le gouvernement canadien n’obtient pas la réponse qu’il attend, ils décideront de fermer complètement le consulat ».
L'Erythrée est désormais connue pour fournir en armes toute la sous-région. En 2011, un rapport de l'ONU accusait notamment le pays de soutenir les rebelles shebabs en Somalie.