« La Pachamama nous donne tout. Sans elle, nous ne sommes rien », explique Lucas Choque, sorcier aymara vêtu des bonnet et poncho traditionnels de cette ethnie des Andes, à laquelle appartient également le président actuel, Evo Morales.
Huaraco, à 35 kilomètres de La Paz, sur les hauteurs de l’Altiplano bolivien, est l’un des endroits sacrés des Indiens Aymaras. Sur cette colline poussiéreuse, on célèbre l’arrivée du mois d’août, qui est celui de la Pachamama, la déesse de la Terre.
La cérémonie, menée par un sorcier amérindien, est censée apporter santé, réussite et argent. Les offrandes consistent en diverses sucreries et feuilles de coca qui sont brûlées par un sorcier, mais également de fœtus séchés de lamas que l'on enterre, rituels accompagnés de prières en langue aymara. La tradition veut également que l'on sacrifie des lamas, même si la pratique est de plus en plus rare et désormais interdite officiellement par les autorités.
Le culte à la Pachamama provient des zones rurales où les paysans priaient pour avoir une bonne récolte et pour être épargnés par les calamités. Aujourd’hui, il a largement été adopté par les populations urbaines qui ont des attentes différentes, à savoir trouver un travail, réussir ses études, gagner de l’argent, etc.
Depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales en 2006, les cérémonies rituelles indiennes ont conquis l’espace public dans le pays et le président bolivien lui-même s’est autoproclamé « défenseur de la Pachamama ».