En Bolivie, le conflit entre le gouvernement et la police est dans l’impasse

Un nouveau cycle de négociations n'a pas réussi à débloquer, ce mardi 26 juin, le face à face entre les policiers boliviens grévistes, qui campent sous les fenêtres du palais présidentiel et les représentants du gouvernement d'Evo Morales, déterminé à éviter tout dérapage. Une marche d'indiens amazoniens opposés à la construction d'une route traversant le parc naturel Tipnis a retardé son arrivée à La Paz, pour ne pas se mélanger avec des policiers en grève, campant face à la présidence, et éviter les accusations de conspiration contre le gouvernement.

Des milliers de policiers boliviens ont entamé ce mardi leur cinquième jour de grève sur fond de revendications salariales pendant que le président Evo Morales dénonce, dans ce mouvement, une manœuvre de ses opposants visant à déstabiliser le gouvernement.

Dimanche, un accord avait pourtant été signé entre le gouvernement et un syndicat de policiers non gradés, incluant une prime de 25 euros et des réformes du régime de retraite, et le syndicat avait alors appelé les grévistes à regagner leur poste et cesser leur mouvement.

Mais les policiers de La Paz ont refusé d'obtempérer. Ils ont qualifié ces dirigeants syndicaux de « traîtres » et répété leurs revendications : un salaire minimum de 2 000 bolivianos (environ 210 euros, soit 70% de plus que ce qu'ils perçoivent actuellement), la retraite avec plein salaire et l'annulation de la loi leur interdisant de manifester.

Les mutins occupent toujours le siège de l’Utop, la police anti-émeute, sur la place Murillo de La Paz, à deux pas du Parlement et du palais présidentiel.

Pendant que de nouveaux représentants de leur mouvement négocient avec le gouvernement, les policiers en armes défilent plusieurs fois par jour dans le centre-ville.

Le gouvernement, qui affirme qu’un coup d’Etat est en préparation, orchestré par l’opposition de droite, a également demandé à ses partisans de « défendre » le processus politique en cours, au risque de provoquer des affrontements dans les rues des principales villes du pays qui sont depuis jeudi dernier sans protection policière.
 

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