Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
« La pression est insoutenable, il ne s'agit plus aujourd'hui de ma liberté mais de ma vie ». C’est notamment par ces mots que Roger Pinto justifie, dans un courrier rendu public, sa décision de demander l’asile politique au Brésil voisin. Le chef de file des parlementaires de l’opposition, qui dénonce « de constantes menaces de mort » contre sa personne, écrit également : « A chacune de mes accusations pour corruption ou narcotrafic, on m’a ouvert un procès pour sédition ou diffamation ».
Le dernier en date débouche d’une plainte du vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera, accusé par le sénateur d’être au courant de liens entre narcotrafiquants et hauts fonctionnaires du gouvernement. Pour le député Galo Bonifaz, partisan du président Morales, « les accusations de persécution sont totalement fausses » et Pinto « doit répondre devant la justice bolivienne ».
Roger Pinto est également accusé de corruption pour des faits remontant au début des années 2 000, lorsqu’il était préfet de la région du Pando, à la frontière du Brésil.
Plusieurs personnalités de l'opposition de droite se sont enfuies à l'étranger pour échapper à des poursuites ou condamnations judiciaires depuis l’arrivée au pouvoir d’Evo Morales il y a six ans.