Bolivie: la protestation sociale s’empare des rues du pays

En Bolivie, c’est aujourd’hui le deuxième jour de la grève générale de 72 heures convoquée par la COB, le principal syndicat du pays. Celui-ci réclame une hausse du salaire minimum supérieure aux 8% décrétés par le gouvernement le 1er mai dernier. Les médecins, eux, continuent de protester depuis maintenant plus de six semaines contre un décret qui augmente de six à huit heures la journée de travail à l’hôpital.Lundi 7 et mardi 8 mai, les syndicats des transports collectifs, qui eux protestent contre la régulation de leur secteur, avaient déjà totalement paralysé La Paz et plusieurs autres villes du pays à l’aide de blocages de routes. Le 9 mai, ils ont été plusieurs milliers à avoir défilé dans les rues des principales villes du pays dans une ambiance très tendue.

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

A l’appel de la COB, principal syndicat du pays et ancien soutien du gouvernement d’Evo Morales, ils sont plusieurs milliers à avoir défilé bruyamment pour demander une hausse des salaires. Juan Jose Guzman, l’un des dirigeants de la COB : « Au début, nous pensions que ce gouvernement allait nous aider et qu’il allait faire progresser ce pays. Aujourd’hui, nous nous sentons trahis par ce gouvernement qui se dit socialiste mais qui agit comme au temps des néolibéraux et des dictatures ».

Les médecins et travailleurs de la santé publique défilent quant à eux pour demander l’abrogation du décret qui augmente la durée de la journée de travail à l’hôpital. Le docteur Victor Barrios : « Ces deux heures supplémentaires, ce n’est pas le souci, ça ne changera en rien les problèmes du système de santé dans ce pays. Il manque des infrastructures, il manque des lits, il manque des équipements pour bien travailler ».

Alors que la première des trois journées de grève générale a déjà fait plusieurs blessés parmi les manifestants et les policiers, le gouvernement d’Evo Morales, qui échoue à apaiser la grogne générale dénonce une tentative de déstabilisation politique qui serait orchestrée par l’opposition de droite.

Enfin, il faut noter qu’à Cochabamba, troisième ville du pays, plusieurs organisations sociales, dont la Fédération régionale des producteurs de coca, ont défilé pour défendre le gouvernement et se sont déclarées en état de « mobilisation permanente » contre « les attaques de la droite ».

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