Bolivie : cinquième jour de grève des policiers

En Bolivie, le mouvement de colère des policiers de La Paz, qui réclament des augmentations de salaires, se poursuit. Les autorités boliviennes avaient assuré que le conflit était sur le point d'être réglé. Face à ce mouvement, le gouvernement socialiste d'Evo Morales accuse ses opposants, comme il le fait souvent, d'être à l'origine de cette contestation pour le déstabiliser. 

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode.

C’est à deux pas du palais présidentiel qu’un violent affrontement a opposé les policiers mutins à environ 500 partisans du président Morales. Echange de coups de poings et de coups de bâtons, avant que les policiers n’utilisent des gaz lacrymogènes pour récupérer leur territoire sur cette place Murrillo devenue leur quartier général.

Tout au long de la journée, les passants qui étaient habillés à la façon indienne se sont fait insulter, quelques-uns même agressés physiquement, accusés d’être des fidèles du gouvernement. Pour le vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera, ce n’est pas là un scénario de simple protestation syndicale.

« Nous sommes passés d’une revendication à caractère économique à une situation de caractère politique conspirationniste, putschiste et anti-démocratique, a annoncé Alvaro Garcia Linera. Nous demandons aux 99,98% de policiers qui sont bons et qui se sacrifient, de retourner au travail. Et nous demandons aux politiques de droite et aux quelques mauvais policiers qu’ils abandonnent leur attitude putschiste et conspirationniste qui porte préjudice à l’institution policière. »

Dans les défilés qui traversent plusieurs fois par jour le centre-ville, les mutins répondent en criant : «ce que nous voulons, ce n’est pas un coup d’Etat, ce sont des solutions ».
Dans un communiqué, le haut commandement de la police a déclaré qu’il soutenait les revendications des policiers de base.

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